Derrière ce titre se cache une personne recrutée dans le cadre d’un service civique, pour animer les bibliothèques-centres documentaires (BCD) des écoles.
Après l’avoir testé en 2011, Lyon est la 1ère ville à avoir étendu le dispositif des ambassadeurs du livre à toutes ses écoles à partir de 2015. Ce dispositif est piloté par l’association de la fondation étudiante pour la ville (Afev), qui a pour but de lutter contre les inégalités dans les quartiers. Grâce aux ambassadeurs du livre (ADL), elle souhaite combattre l’illettrisme en redonnant aux enfants le goût de lire et en développant l’usage du livre et de la lecture en dehors de l’école. Chaque année scolaire, près de 100 nouveaux ambassadeurs sont engagés et mis à disposition des écoles maternelles et élémentaires lyonnaises.
PAS DE DIPLOME, MAIS DE LA MOTIVATION
Pour devenir ambassadeur du livre, il faut avoir entre 16 et 25 ans, et demander à faire un service civique. Le principe du service civique, c’est de s’engager pendant un an dans une mission d’intérêt général au sein d’une association, d’un établissement public, d’une collectivité… Aucu ne obligation de diplôme n’est exigée pour le recrutement. Durant sa mission, la personne perçoit une indemnité qui tourne autour des 500 euros par mois.
C’est donc la motivation à mener des actions autour du livre et à vivre une nouvelle expérience qui permettent de prétendre à devenir ADL. Les ambassadeurs bénéficient de sessions de formation assurées par l’Afev, pour apprendre les bases de l’animation et la gestion d’une bibliothèque.
Leur contrat de 26h par semaine varie entre 7 et 9 mois en fonction de la date de démarrage de leur mission (soit fin septembre soit mi-novembre). Il se termine en juin et est non renouvelable.
LES JOURNEES DE L’ADL
L’ADL accueille les enfants sur les temps scolaires et périscolaires. Il gère le bon fonctionnement de la BCD (gestion du prêt, rangement, tri), anime en autonomie des groupes d’enfants et propose des activités qui vont de la simple lecture silencieuse à des ateliers plus structurés préparés avec les enseignants.
Il s’agit de faire découvrir aux élèves le plaisir de lire et de montrer que lecture et écriture peuvent être des activités de loisirs. On constate que le livre à l’école est souvent perçu comme un outil de travail et non pas comme un simple plaisir.
Avant la généralisation des ADL, c’était l’université Lyon II qui recrutait et formait des étudiants pour animer les BCD. Il était alors possible de reconduire le contrat d’une année sur l’autre pendant 4 ans. Certes, ce dispositif n’était pas la panacée. Il permettait cependant une certaine continuité et facilitait la mise en place d’activités et d’ateliers plus pérennes. Ce qui est actuellement plus compliqué à organiser avec des ambassadeurs renouvelés chaque année et qui arrivent, pour certains, très tardivement dans l’année.
L’ADL DE L’ECOLE ELEMENTAIRE
Arrivée en octobre, Zoé MARCHAL est l’ADL de l’école élémentaire. Après avoir terminé sa licence de psychologie, Zoé a voulu découvrir autre chose et a choisi de s’engager dans un service civique. Avec l’envie de transmettre et par goût des livres, elle s’est orientée vers la mission d’ambassadrice du livre.
Elle anime la BCD de l’école 23h par semaine et bénéficie tous les mardis matin pendant 3h d’un temps obligatoire de regroupement avec les autres ADL du 4ème : il s’agit alors d’échanger sur les problèmes rencontrés, les postures à avoir, les bonnes pratiques.
Elle alterne les temps scolaires et périscolaires. Lors de la pause méridienne, elle prend en charge un groupe d’enfants pendant 1 heure : les mardis et vendredis les CM, les lundis et jeudis les CE/CP. De même entre 16h45 et 17h30, pendant 15/20 min un petit groupe d’enfant peut venir avec elle à la BCD.
Chaque semaine, elle reçoit toutes les classes par demi-groupe pendant 45 min. Pendant ce temps l’enseignant peut approfondir des apprentissages avec l’autre demi-groupe.
Avec Zoé, les enfants écoutent des histoires, les restituent, émettent des hypothèses. Ils recherchent des documents sur un sujet donné. Ils développent des compétences d’usager d’une bibliothèque et découvrent ainsi le classement Marguerite. Un savoir-être et un savoir-faire se construisent ainsi peu à peu.
Avant de prendre son poste, Zoé, qui avait déjà l’habitude d’animer des groupes d’enfants, a pu bénéficier d’un temps de formation par l’Afev, la ville de Lyon et la bibliothèque municipale. Cela n’est pas forcément le cas de tous les ADL, notamment ceux qui arrivent en novembre. Par ailleurs, une semaine de formation est prévue pendant les vacances scolaires en février et en avril.
Contact, échange avec les enfants, transmission du goût de la lecture, apprentissage de l’autonomie dans une BCD, les missions d’un ADL sont riches et ambitieuses.
